Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/404

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l’Onction d’huile bénite et ses dénominations différentes.

Le sacrement de Pénitence, en tant que remède de la grâce, est destiné à tous les chrétiens en général, mais pour la guérison de leurs maladies spirituelles exclusivement. Le sacrement de l’Onction d’huile bénite est un autre remède salutaire, destiné particulièrement aux chrétiens frappés de maux corporels, pour les guérir non seulement de leurs maladies spirituelles, mais aussi de leurs maux corporels (p. 551).

Ce trait caractéristique de notre Église, dont j’ai parlé plusieurs fois, la sottise, se dessine très fortement ici. On a dit et répété que la Pénitence guérit l’âme des péchés, que le sacrement de l’Onction délivre le corps de la maladie et de la mort. Il faut donc expliquer d’une façon quelconque qu’en réalité l’onction ne délivre le corps ni de la maladie ni de la mort. On ne peut cacher qu’une pareille guérison n’existe pas. De l’âme on peut dire ce que l’on veut, mais quand il s’agit du corps, cela se voit. Ou il ne faut pas dire que l’onction délivre de la mort, ou il faut inventer quelque chose. Les catholiques, eux, sont logiques ; c’est pourquoi ils ont décidé que ce sacrement se donne comme consolation aux malades qui sont à la dernière extrémité, et ils l’appellent l’Extrême-Onction. Mais notre Église ne renonce pas à invoquer la guérison, elle ne fait rien pour masquer sa propre fausseté, et comme toujours elle se tire