Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/442

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éternelle ; de l’Onction du saint Chrême, qui nous scelle, non seulement en notre âme, mais aussi en notre corps, du sceau irréfragable du Saint-Esprit, Seigneur vivifiant ; de l’Eucharistie, dans laquelle notre âme et notre corps se nourrissent du corps et du sang vivifiant du Dispensateur de la vie et s’unissent réellement à Lui (p. 749).

Si Dieu peut faire des miracles pareils pour les croyants, alors il lui est très facile de ressusciter les corps ! Par là est prouvée la possibilité de la résurrection du corps. La nécessité de cette résurrection est démontrée comme il suit :

Ainsi selon l’essence même du christianisme, il est nécessaire que « comme tous meurent en Adam, tous revivent aussi » un jour « en Jésus-Christ. » (i Cor, xv, 20) ; que non seulement le démon, notre premier ennemi, soit vaincu, mais aussi la mort, notre dernier ennemi, abolie (i Cor., xv, 26). Autrement le but de la venue du Christ sur la terre, le but du christianisme tout entier ne serait point complètement atteint ; l’homme ne serait qu’incomplètement sauvé, ses ennemis ne seraient pas tous vaincus, et nous aurions obtenu en Jésus-Christ bien moins que nous n’avons perdu en Adam…

La justice et la sagesse de Dieu exigent la résurrection de nos corps : la justice, car le corps de l’homme participe aux bonnes œuvres de son âme comme à toutes ses iniquités ; par conséquent, selon toute justice, le corps doit avoir également sa part des récompenses ou des peines éternelles ; la sagesse, car c’est dans sa sagesse que Dieu, en créant l’homme, le compose d’un corps et d’une âme, pour que sous cette forme il remplît sa destination ; par conséquent la sagesse divine ne serait point justifiée dans le fait si, après sa séparation d’avec l’âme, le corps de l’homme