Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/68

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composées, dépourvues de connaissance et d’intelligence. » Nous ne connaissons et ne pouvons connaître aucune substance spirituelle, « la substance spirituelle », c’est donc une contradiction. Le pluriel employé par l’auteur : « les substances simples, spirituelles, » constitue une autre contradiction, intime, parce que ce qui est simple ne peut être deux ou plusieurs. Cela seul qui n’est pas simple peut présenter la différence et la pluralité. Le fait d’ajouter au mot « substances » les mots « simples, spirituelles, plus ou moins douées de la faculté de connaître et de comprendre », forme comme une nouvelle contradiction intime, en ajoutant tout à coup au mot « simple » la conception de l’intelligence et de la compréhension, par les degrés desquelles se divisent ce qu’on appelle les substances simples et spirituelles.

La phrase : « Admettre que Dieu ait en lui une substance de la première espèce, » logiquement exprimée, se résout en ceci : admettre que Dieu unique ait en lui « les substances composées et matérielles, » c’est la plus grande ineptie. C’est admettre pour ce Dieu unique une multitude de subdivisions des plus diverses, dont il ne peut pas même être question.

Les paroles : « La contemplation continuelle de cette race nous fait supposer en Dieu une substance de la seconde espèce », ne signifient pas du tout que Dieu est esprit, mais qu’il est la raison la plus