Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

renferme entre autres, ces paroles : « À ceux qui affirment que Dieu n’est pas esprit, mais corps ou chair, anathème ! » (p. 126).

Avec cela se termine ce que nous connaissons de l’essence de Dieu, à savoir qu’il est esprit. Quelle conclusion en dégager ? Que Dieu n’est pas substance, mais esprit ; cela résulte de la conception de Dieu, et les croyants ne peuvent penser autrement. C’est en partie confirmé par ce paragraphe. Mais outre cela, il est affirmé que cet esprit est quelque chose de particulier, de spécial, de compréhensible (imparfaitement) ; et la confusion verbale de ces contradictions est tout le résumé du § 17. Que cela soit le but, on le voit clairement du paragraphe suivant.

« § 18 Idée des attributs essentiels de Dieu : nombre et division de ces attributs. On nomme attributs essentiels de Dieu (τὰ οὐσιώδη ἰδιώματα, proprietates essentiales, ou en un mot, ἀξιώματα, νοήματα, ἐπιτηδεύματα, attributa, perfectiones), les qualités appartenant à l’essence même de Dieu, et le distinguant de toute autre ; ce sont, par conséquent, des qualités qui conviennent également à toutes les personnes de la très sainte Trinité, formant unité au point de vue de l’essence ; ce qui les fait aussi nommer attributs généraux ou communs, de Dieu (ἰδιώματα κοινά, pour les distinguer des attributs personnels ou particuliers (τὰ προσωπικὰ ἰδιώματα, proprietates personales), qui appartiennent à chaque personne divine prise à part et servent à les distinguer les unes des autres » (p. 126, 127).

D’où il résulte que Dieu, esprit simple, possède des propriétés qui le distinguent de tous les autres