Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/84

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Depuis l’origine des siècles, c’est-à-dire un nombre infini d’années, Dieu était seul dans la béatitude, et avec sa sagesse ne songeait pas à créer le monde. De sorte que la bonté est comprise de telle façon qu’on ne peut pas appliquer à la conception de Dieu la conception du mal, et cette conception est déformée, rapetissée à la représentation la plus basse et la plus sacrilège.

« La suprême vérité et fidélité. — Nous professons que Dieu est vrai et fidèle (ἀληθινός, πιστός, verax, fidelis), parce que tout ce qu’il révèle à ses créatures, Il le leur révèle en toute vérité et certitude, et qu’en particulier, tout ce qu’Il leur fait entendre, promesses ou menaces il l’exécute ou l’exécutera immanquablement. »

Fidèle à qui ? Et les conceptions de la menace, de la punition du mal, appliquées à Dieu ! Et les textes qui confirment que Dieu ne peut mentir !

« La souveraine justice. Sous le nom de justice (διϰαιοσύνη), on comprend ici en Dieu l’attribut en vertu duquel Il rétribue ses créatures morales chacune suivant ses mérites, c’est-à-dire récompense les bons et punit les méchants » (p. 172-174).

Dieu, toute bonté, punit par la souffrance éternelle des péchés commis par les hommes dans une vie provisoire ! Et cela est confirmé par les textes :

« … et où les impies entendront la redoutable sentence que prononcera contre eux le Juge inexorable : « Allez loin de moi, maudits, au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. » (Matth., xxv, 41). Elle atteste encore que « le Seigneur frappera