Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/94

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a encore un nouveau trait : une négligence extraordinaire, qui blesse non seulement la raison mais le sentiment, négligence pour moi et tous les fidèles qui écoutons les enseignements de l’Église. Dans ce paragraphe, on pose tout simplement une contradiction et l’on dit : cela est blanc, et en même temps ceci est noir, et on ne peut pas dire que c’est blanc, et on ne peut pas dire que c’est noir. L’Église nous prescrit de reconnaître l’un et l’autre, c’est-à-dire que le blanc est noir et que le noir est blanc. De sorte qu’ici s’exprime déjà l’obligation de croire non seulement ce que dit l’Église, mais d’employer son langage.

Puis vient le § 23. Application morale du dogme. L’application morale du premier dogme, du dogme de l’unité de Dieu, m’a frappé seulement par son inconséquence. Ses règles morales enseignées en se basant sur l’unité de Dieu n’étaient évidemment pas tirées de là, mais tout simplement appliquées aux paroles : Dieu est unique, nous devons être unis… etc.

Mais ayant rencontré la deuxième application et parcouru dans l’œuvre entière toutes les règles morales inévitablement appliquées à chaque dogme, m’étant rappelé ce qui est dit dans l’introduction : que les dogmes de la religion et les lois de la morale sont révélés aux hommes par Dieu et sont indissolublement unis, j’ai compris que ces applications ne sont point accidentelles, mais qu’elles