Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/193

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envoyés extraordinaires de Dieu, prouvaient parfois leur mission prophétique par des actes surnaturels, par les miracles. Les Juifs qui entouraient maintenant le Seigneur, exigeaient de lui une action extraordinaire quelconque, un miracle, comme preuve qu’il avait le pouvoir d’agir ainsi dans le temple en prophète ou en fils de Dieu.

Dirent : Confirme-nous par un miracle quelconque que tu es le fils de Dieu, et que tu es envoyé par lui, car où voit-on que le Seigneur de ce temple est ton père ? L’acte même de la purification du temple était quelque chose d’extraordinaire, d’une influence considérable sur ceux mêmes qui profanaient le lieu sacré par le négoce. Mais cette manifestation, ils la négligèrent et exigèrent du Seigneur un miracle plus sensible à leur aveuglement spirituel.

Détruisez (l’impératif a parfois la signification du futur) ce temple, etc. L’Évangéliste lui-même explique plus loin ce que signifie cette parole de Dieu, quand il dit qu’il parlait du temple de son corps (verset 21). Cela signifie qu’il faisait allusion à sa mort violente. Conformément à cela, les paroles, en trois jours je le relèverai, signifient sa résurrection, trois jours après sa mort, comme l’ont interprété ses disciples après sa résurrection (verset 22). Aussi, aux Juifs exigeant de lui le miracle comme preuve qu’il a le pouvoir d’agir comme il l’a fait dans le temple, le Seigneur répond en indiquant le miracle le plus grand, qui témoigne de lui comme Messie : le miracle de sa résurrection !… Ainsi le Seigneur, dès le commencement de sa mission sociale, prédisait sa mort et sa résurrection.

Je le relèverai. Par ces paroles Dieu donne la preuve de sa toute puissance divine, car aucun mort ne pourrait par sa force et sa puissance ressusciter son corps. Il n’a pas dit : Mon père le relèvera… mais Je le relèverai, employant sa propre force et n’ayant besoin d’aucune autre.