Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/228

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ne connaissez pas, tandis que nous prions le Père, celui que nous ne pouvons point ne pas connaître. Et le temps approche, il est venu, où les vrais adorateurs de Dieu honoreront le Père en esprit et par les actes. C’est d’adorateurs pareils que le Père a besoin. Dieu est esprit, et il faut l’honorer par les actes et en esprit. » La femme ne comprit point ces paroles et dit : « J’ai entendu que viendra l’envoyé de Dieu, celui qu’on appelle l’oint, et alors, il nous apprendra tout. »

Et Jésus dit : « Moi qui te parle, je le suis. N’attends pas d’avantage. »

Ensuite Jésus revint en terre juive. Il vécut là avec ses disciples, y enseignant.

Pendant ce temps, Jean purifiait les hommes près de Salim, dans la rivière Énon ; car Jean n’était pas encore emprisonné. Et entre les disciples de Jean et ceux de Jésus éclata une discussion au sujet de ce qui valait le mieux : la purification de Jean par l’eau ou la doctrine de Jésus ? Ils vinrent donc trouver Jean et lui dirent : « Toi tu purifies par l’eau, Jésus ne fait qu’enseigner et tous viennent à lui, que diras-tu de lui ? » Jean leur répondit : « L’homme par lui-même ne peut rien enseigner, si Dieu ne l’assiste. Celui qui parle de Dieu est de Dieu. On ne peut prouver par rien si les paroles prononcées sont de Dieu ou non. Dieu est esprit ; on ne peut ni le mesurer ni le prouver. Celui qui comprend la pa-