Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/243

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Le passage obscur, sur les enfants, devient clair si on le rapporte aux légistes et aux pharisiens, c’est-à-dire aux riches et aux puissants, opposés à la plèbe et aux adjudicataires méprisables. L’idée est que pour connaître Dieu, les Pharisiens et les légistes s’empruntent mutuellement la doctrine. La même pensée se retrouve chez Jean, v, 43, 44 : Je suis venu au nom de mon père et vous ne m’avez pas reçu, et si un autre vient en son nom vous le recevrez. Comment pouvez-vous croire, quand vous acceptez la gloire les uns des autres et ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique ?

Ils sont comme les enfants dans la rue : ils bavardent et s’étonnent qu’on ne les écoute ni ne les admire. Et comment peut-on les comprendre quand eux-mêmes ne savent ce qu’ils disent ? Ils veulent s’amuser, mais Jean exige le repentir, le renoncement aux richesses. Ils veulent observer les jeûnes, le sabbat, répudier les pécheurs, et Jésus n’ordonne ni de jeûner ni d’observer le sabbat ni de renier les pécheurs.


Τότε ἤρξατο ὀνειδίζειν τὰς πόλεις, ἐν αἶς ἐγένοντο αἱ πλεῖσται δυνάμεις αὐτοῦ, ὅτι οὐ μετενόησαν. Matthieu, xi, 20. Alors il se mit à faire des reproches aux villes où il avait fait plusieurs de ses miracles 1), de ce qu’elles ne s’étaient point amendées :
Οὐαί σοι, Χοραζίν, οὐαί σοι, Βηθσαϊδάν· ὅτι εἰ ἐν Τύρῳ ϰαὶ Σιδῶνι ἐγένοντο αἱ δυνάμεις αἱ (Luc, x, 13.) Malheur à toi Corazin ? malheur à toi Betsaïda 2) ! car si les miracles