Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/256

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Jean, iii, 14. Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même, il faut que le Fils de l’homme soit élevé. Et comme Moïse rehaussa 1) le serpent dans le désert (pour que les hommes ne périssent pas), de même il faut rehausser le fils de l’homme.

Remarques.

1) ὑψόειν signifie élever, rehausser, au sens spirituel, par l’orgueil. (Matth. xi, 23 ; Luc i, 52 ; Actes xiii, 17 ; ii Corinth. xi, 7, etc).

Ici, où l’on parle du serpent que Moïse ordonna d’adorer, et dont l’adoration sauvait, à cause du sens des paroles, il faut comprendre le mot ὔψωσεν comme l’adoration τὸν ὄφιν ἐν τῇ ἑρήμῳ. Pour comprendre parfaitement l’expression : rehaussé comme le serpent dans le désert, il faut comprendre ce qui est dit du serpent dans le désert. Livre des Nombres, xxi, 5-8.

Le peuple donc parla contre Dieu et contre Moïse, et dit : Pourquoi nous as-tu fait monter hors de l’Égypte, pour mourir dans ce désert ? car il n’y a point de pain, ni d’eau et notre âme est ennuyée de ce pain si léger.

Et l’Éternel envoya sur le peuple des serpents brûlants qui mordaient tellement le peuple, qu’il en mourut un grand nombre de ceux d’Israël.

Alors le peuple vint vers Moïse, et dit : Nous avons péché ; car nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi. Prie l’Éternel, et qu’il ôte de dessus nous les serpents. Et Moïse pria pour le peuple.

Et l’Éternel dit à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant et mets-le sur une perche ; et il arrivera que quiconque sera mordu, et le regardera, sera guéri.