Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/327

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chandelle. De même pour les rapports de la religion chrétienne envers tous les chrétiens. Ils doivent être la lumière de la religion et, par une vie conforme à la religion, éclairer l’univers, répandre son bonheur sur tous. Les chrétiens ne doivent pas la cacher mais la montrer et la répandre partout ; autrement le but élevé du Christ ne serait pas atteint.

Que la lumière soit, etc. Que votre religion, votre vie vertueuse et votre confession pure de la foi soient visibles, connues de tous et partout, dans toutes les classes de la société, dans toutes les fonctions, à la maison et au dehors, aux heureux et aux malheureux, aux riches et aux pauvres.

Bénissez le Père, etc. La stimulation selon laquelle les chrétiens doivent ainsi paraître au monde, non seulement pour être vus des hommes, ce qui serait de la vantardise, mais uniquement pour la gloire du Père céleste. Il n’a pas dit : Montrez votre vertu, ce n’est pas bien, mais qu’elle brille d’elle-même, que vos ennemis mêmes en soient frappés, et glorifiez non pas vous, mais votre Père céleste. Les Pharisiens faisaient montre de leur vertu, pour être vus des hommes. Le chrétien, lui, ne doit pas se soucier de cela, mais seulement de ce que, par lui, les hommes glorifient Dieu, en voyant sa vie supérieure et la pureté de la religion, non de l’ambition, que condamne sévèrement le Saint Sauveur, mais de la gloire de Dieu. Voilà le but de la conduite du chrétien envers les autres.

De ces interprétations il résulte de nouveau que ces paroles sur le sel et la lumière ne signifient rien, n’ont aucun lien ni avec ce qui précède ni avec ce qui suit, et ne sont là que pour que l’Église les interprète à sa façon.

Selon Reuss, c’est la même chose. Reuss dit même tout franchement que ces paroles ne sont