Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/336

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pas compris. La non compréhension du sens simple, et la recherche d’un sens artificiel, tiennent à la même cause que l’incompréhension des versets 14, 15, 16. On a attribué un sens faux au premier verset des béatitudes, qui contient la thèse de tout ce passage. Comment donc ne pas s’embrouiller dans les explications de ce qui suit.

Pour Reuss (ainsi que pour l’Église), les versets sur le sel et la lumière forment une intercalation, sans lien avec ce qui précède, et tout ce passage, depuis le verset de Matthieu, v. 17-48, est une intercalation inutile. Reuss le dit tout nettement[1] :

(v, 17-48). Ce morceau, qui ne se trouve dans aucune liaison d’idées avec celui qui précède et dont il ne se rencontre que quelques fragments dans la rédaction de Luc, forme un tout, et doit être étudié dans son ensemble, quoique l’évangéliste y ait inséré par ci par là des éléments qui, tout en présentant quelque analogie avec le texte principal, lui ont été primitivement étrangers. Cette circonstance nous explique pourquoi cette page, l’une des plus belles et des plus importantes dans les Évangiles, offre maintenant quelques difficultés et a pu donner lieu à des méprises.

Il est facile de voir que Jésus parle ici de sa position à l’égard de la Loi. La question est de savoir au juste ce qu’il en dit.

Voici ce que dit l’Église[2] :

  1. P. 202.
  2. Les Interprétations de l’archevêque Mikhaïl. (Évang. de Matthieu, p. 75.)