Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/427

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soucier ; et si Dieu a donné la vie, il fera en sorte de la nourrir. Dieu nourrit les oiseaux : ils ne sèment pas, ne moissonnent pas ; et il vous nourrira aussi. La même chose pour le vêtement et tout ce qui vous est nécessaire. Mais ne prenez souci ni de la nourriture ni du reste, votre Père sait ce qu’il vous faut. Ne vous souciez pas de l’avenir, pour chaque jour il y a assez de mal et de soucis, et vous n’y échapperez pas.

«Pourquoi donc ajouter encore un nouveau mal en vous souciant du lendemain. Pensez seulement au moment présent, en tâchant de remplir, à ce moment même, la volonté de Dieu, et vous entrerez dans la vie. Cherchez seulement à demeurer dans le royaume de Dieu, exécutez la volonté du Père, et le reste viendra soi-même. Ne désirez que cette seule chose et Dieu vous donnera la vie, non corporelle, mais spirituelle. Il sait ce qui pour vous est le bien et vous le donnera. Cela vous paraît difficile parceque vous ne voyez pas le chemin. Il vous paraît que le chemin est partout, mais il y a un chemin, un seul, celui que je vous montre, le chemin de ces préceptes, par lequel vous entrerez dans le royaume de Dieu. N’ayez pas peur, vous entrerez parceque Dieu lui-même le désire. »

Voici comment jugent l’Église et Reuss :

La passion d’amasser les biens terrestres est incompatible avec le service de Dieu. D’ailleurs la richesse, comme une bénédiction de Dieu, n’empêche pas de