Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol21.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que nous avons reçu de la plénitude de Jésus-Christ Χάρις au lieu de, ou pour, Χάρις », et l’on ne dit rien de la vérité, tandis qu’au commencement, il était dit que lui, Christ, était plein de Χάρις et de vérité. De nouveau, dans le verset 17 on dit que Χάρις et la vérité sont de Jésus-Christ. S’il n’y avait pas le verset 16, on pourrait à la rigueur établir un lien : λόγος était plein de Χάρις et de vérité (bien qu’on dise très maladroitement : au lieu de nous a enseigné, nous a donné Χάρις et vérité, qu’il en était plein. S’il est plein de Χάρις et de vérité, ce qui est dit dans le verset 16 : que la loi est donnée par Moïse, mais non pas Χάρις et la vérité, est tout à fait clair. Mais Χάρις et la vérité sont données par Jésus-Christ ; et le verset 15, qui paraît établir le lien entre les versets 14 et 17, le brise complètement. Si même on traduit (ce qui est impossible) ἀντί par sur et Χάρις par grâce sur grâce, en comprenant par la première grâce la loi de Moïse, il demeure incompréhensible pourquoi, dans le verset 17, il est dit que la grâce et la vérité sont données par Jésus-Christ. On aurait dit le supplément de la grâce, et non la grâce et la vérité. Pour donner un sens à ce passage il faut traduire Χάρις par culte de Dieu et ἀλὴθεια par acte, œuvre. Le sens est alors que la doctrine parfaite du culte de Dieu par les œuvres, nous est donnée par Jésus-Christ, parce que c’est de sa perfection que nous avons reçu le culte joyeux, libre, vital, au lieu des