Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/127

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II

Déjà, dans une rue où se voyaient les restes ruinés des murs de pierres, des maisons tatares du village Douvanka, le lieutenant Kozeltzov était arrêté en route par un transport de bombes et de boulets qu’on amenait à Sébastopol. Deux soldats d’infanterie étaient assis au bord de la route dans la poussière, sur les pierres d’un enclos détruit et s’administraient du melon d’eau et du pain.

— Allez-vous loin, pays ? — demanda l’un en mangeant du pain, à un soldat qui, un petit sac sur le dos, s’arrêta près d’eux.

— Nous venons de la province pour rejoindre notre compagnie, — répondit le soldat en jetant un coup d’œil du côté du melon d’eau et en arrangeant son sac sur son dos. — Voilà presque trois semaines que nous étions préposés pour garder les foins de la compagnie et maintenant on nous a demandés