Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/229

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XXV

Mais un autre sort attendait Volodia. Il écoutait le conte que lui narrait Vassine quand soudain éclata le cri : « Les Français s’avancent ! » Le sang afflua au cœur de Volodia. Il se sentit refroidir, ses joues pâlirent. Pendant une seconde il resta immobile ; mais regardant autour de lui, il s’aperçut que les soldats boutonnaient leurs capotes avec assez de calme et sortaient l’un après l’autre. Même l’un, Melnikov, sembla-t-il, dit en plaisantant :

— Allons, les enfants, saluons-les avec le pain et le sel !

Volodia et Vlang, toujours sur ses pas, sortirent du blindage et accoururent à la batterie. L’artillerie ne tirait ni d’un côté ni de l’autre. Ce n’est pas tant l’aspect de tranquillité des soldats que la poltronnerie misérable, non dissimulée du junker, qui excitait Volodia. « Pourrais-je lui ressembler ? » pensait-il. Et vivement il courut vers