Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/371

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mais beau. Son caractère, ses habitudes, ses paroles, tout cela devait être extraordinaire et tel qu’elle n’avait jamais rencontré rien de pareil. Tout ce qu’il dit doit être spirituel et juste, tout ce qu’il fait, honnête, toute sa personne, belle. Elle n’en doutait pas. S’il eût demandé non seulement à manger et du xérès, mais un bain parfumé, elle n’aurait pas été étonnée, ne l’eût pas blâmé et eût été fermement convaincue que c’était nécessaire, qu’il le fallait ainsi.

Dès que le cavalier eut exprimé au comte le désir de sa sœur, il accepta, lissa ses cheveux, mit son manteau et prit un porte-cigares.

— Allons, — dit-il à Polozov.

— Non, il vaut mieux n’y pas aller — répondit le cornette : — Ils feront des frais pour nous recevoir.

— Blague ! Ça leur fait plaisir. Je me suis déjà renseigné, il y a une fille très jolie… Allons, — dit le comte en français.

Je vous en prie, messieurs ! — dit le cavalier pour faire savoir qu’il comprenait le français et avait saisi leur conversation.