Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/134

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chapeau à cocarde et un manteau. C’était l’inspecteur de police.

— Voilà, le vieux ira aussi avec nous, — dit Egor Mikhaïlovitch en l’apercevant.

Le vieux avait peur, mais il n’y avait pas à reculer.

— Eh toi, Efimka, toi un jeune garçon, cours au grenier où il s’est pendu, arrange l’escalier pour que sa seigneurie puisse passer.

Efimka, qui ne voulait à aucun prix s’approcher du pavillon, y courut en faisant autant de bruit avec ses lapti que s’il eût traîné des poutres.

Le policier frappa le briquet et alluma sa pipe.

Il habitait à deux verstes, et venait d’être sévèrement réprimandé par son chef pour ivrognerie, c’est pourquoi, il se trouvait dans un accès de zèle. Arrivé à dix heures du soir, il voulait examiner aussitôt le pendu. Egor Mikhaïlovitch demanda à Doutlov pourquoi il se trouvait ici. En montant, Doutlov raconta au gérant l’histoire de l’argent trouvé et la décision de Madame.

Doutlov ajouta qu’il était venu demander la permission d’Egor Mikhaïlovitch. Le gérant, à l’horreur de Doutlov, demanda l’enveloppe et l’examina. Le policier prit aussi l’enveloppe et, sèchement, brièvement, demanda des détails.

— L’argent est perdu, » pensait déjà Doutlov.

Mais le policier le lui remit.

— Il en a de la veine, ce gaillard ! — dit-il.