Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol6.djvu/208

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— Allons.

Ils se dirigèrent vers la porte cochère.

L’hôte, content que cette démonstration fût terminée et d’aller à la maison où il pourrait manger, boire, fumer, devenait plus gai. En passant devant Nester qui, monté sur le cheval pie, attendait encore des ordres, l’hôte frappa de sa large main épaisse la croupe du cheval.

— En voilà un bigarré ! — dit-il. J’ai eu un pareil cheval pie ; tu te rappelles. Je t’en ai parlé.

Le maître, du moment qu’on ne parlait pas de ses chevaux, n’écoutait plus ; il se retournait et continuait à regarder le troupeau.

Tout à coup un bruit faible, sénile éclata à son oreille. C’était le hongre pie qui s’ébrouait. Mais il n’acheva pas et, comme honteux, s’interrompit.

Ni le maître, ni l’hôte ne firent attention à cet ébrouement, et ils partirent à la maison. Dans le vieillard décrépit, Kholstomier avait reconnu son ancien maître aimé : le brillant, beau et riche Serpoukhovskoï.