Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol7.djvu/278

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En sortant du salon de réception de Koutouzov, le prince André, les papiers à la main, s’approcha de son camarade, l’aide de camp de service, Kozlovskï lequel, tenant un livre, était assis près de la fenêtre.

— Eh bien, quoi, prince ? — demanda Kozlovskï.

— Il a ordonné de faire un rapport, établissant pourquoi nous n’avançons pas.

— Et pourquoi ?

Le prince André leva les épaules.

— Il n’y a pas de nouvelles de Mack ? — demanda Kozlovskï.

— Non.

— S’il était vrai qu’il a été écrasé, on en aurait la nouvelle.

— Probablement, — répondit le prince André en se dirigeant vers la porte de sortie ; mais juste à ce moment, devant lui, en frappant la porte, entrait rapidement dans la salle d’attente un général autrichien, de haute taille, la décoration de Marie Thérèse autour du cou, la tête enveloppée d’une écharpe noire, et qui, évidemment, arrivait sur l’heure. Le prince André s’arrêta.

— Le général en chef Koutouzov ? — prononça rapidement le général avec une prononciation allemande, raide, en regardant des deux côtés et, sans s’arrêter, se dirigeant vers la porte du cabinet.

— Le général en chef est occupé, — dit Koz-