Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/203

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quence, et qu’il était capable, il pouvait arriver à une très haute position sociale. Au cours de ces dix années, de grands changements étaient survenus dans sa famille, et ces changements lui étaient très désagréables. Trois enfants lui étaient nés. L’effet de leur naissance avait été de l’éloigner de sa femme. Premièrement, elle avait perdu beaucoup de sa fraîcheur et de sa beauté ; deuxièmement, elle s’occupait moins de son mari, toute sa tendresse et toutes ses caresses étant réservées à ses enfants. Bien que ceux-ci fussent confiés à des nourrices, selon la coutume des païens, Jules les trouvait souvent dans l’appartement de leur mère ; ou bien, après avoir vainement cherché sa femme, il la retrouvait avec les enfants. Or, en général, les enfants donnaient à Jules plus de soucis que de plaisir.

Absorbé dans ses affaires commerciales et publiques, Jules avait renoncé à la vie irrégulière d’autrefois, mais il éprouvait le besoin, à ce qu’il croyait, d’un repos élégant après ses travaux, et il ne le trouvait pas dans la société de sa femme, d’autant plus que celle-ci, pendant tout ce temps, s’était liée de plus en plus avec une esclave chrétienne et se laissait entraîner par la nouvelle doctrine jusqu’à négliger ces parures et ces embellissements extérieurs, qui étaient un attrait pour Jules. Ne trouvant plus dans la société de sa femme la satisfaction qu’il recherchait, Jules se lia avec