Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/53

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Arrivé chez lui, il raconta tout à sa femme. Elle l’écouta patiemment, mais au milieu de son récit, sa fille entra, le chapeau sur la tête, prête à sortir. Elle s’assit à contrecœur pour entendre le récit de son père, mais ni la mère ni la fille ne purent écouter jusqu’au bout.

— Eh bien ! je suis très contente, dit la femme. J’espère maintenant que tu vas te soigner et suivre ponctuellement les prescriptions du médecin. Donne-moi l’ordonnance ; j’enverrai Guérassim à la pharmacie. Et elle alla faire sa toilette.

Ivan Ilitch s’était essoufflé à parler pendant tout le temps que sa femme était restée là.

Aussitôt qu’elle fut sortie, il poussa un profond soupir en se disant :

— Elle a peut-être raison. Ce ne sera peut-être rien…

Il prit régulièrement les médicaments, et suivit les prescriptions nouvelles données après l’analyse de l’urine. Mais, à la suite de cette analyse et des modifications qu’elle entraîna dans le traitement il y eut confusion.

On ne pouvait pas voir le médecin, dont les instructions avaient été mal comprises ; peut-être aussi, soit oubli, soit négligence, n’avait-il pas indiqué clairement ce qu’il fallait faire ; peut-être avait-il caché quelque chose.

En tout cas, Ivan Ilitch suivit ponctuellement son traitement, et il y trouva une grande consolation.