Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/81

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VIII

Il faisait déjà jour. C’était le jour puisque Guérassim venait de partir et qu’à sa place était entré le domestique Piotr, qui avait éteint les bougies, ouvert les rideaux, et s’était mis à arranger la chambre sans bruit. Était-ce le matin ou le soir, un vendredi ou un dimanche, cela importait peu, car c’était toujours la même chose : la même douleur lancinante qui ne se calmait pas un seul instant, la conscience d’une vie qui s’en va irrémissiblement mais qui est encore là, et toujours la mort, la seule réalité, effrayante et maudite, qui se rapproche, et toujours le même mensonge. Comment, dans ces conditions, se rendre compte des semaines, des jours et des heures de la journée ?

— Monsieur désire-t-il du thé ?

« Il aime la régularité. Il a besoin que ses maî-