Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/89

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dans le regard d’espérance qu’Ivan Ilitch lança au médecin, que Prascovie Fédorovna ne put retenir ses larmes en sortant du cabinet pour remettre ses honoraires au célèbre docteur.

La confiance inspirée par les paroles du médecin ne fut pas de longue durée. Quand il se retrouva seul dans la même chambre, avec les mêmes tableaux, les mêmes rideaux et tentures, les mêmes flacons et son corps malade, endolori, Ivan Ilitch se remit à geindre. On lui fit une piqûre qui le plongea dans un état d’inconscience.

Lorsqu’il revint à lui, il commençait à faire sombre. On lui servit à dîner. Il prit avec effort un peu de bouillon, et de nouveau la nuit revenait.

À sept heures, après le dîner, Prascovie Fédorovna entra dans sa chambre, habillée pour une soirée, sa forte poitrine relevée et sanglée dans son corset, et de la poudre de riz sur le visage. Dès le matin, elle l’avait prévenu de leur intention d’aller au théâtre. Sarah Bernhardt venait d’arriver. Elle avait une loge. Ivan Ilitch lui-même avait insisté pour qu’on la prît, mais il l’avait oublié, et cette toilette le choqua. Cependant il n’en laissa rien voir, s’étant souvenu que lui-même avait exigé qu’elle louât une loge car c’était pour les enfants un plaisir à la fois esthétique et instructif.

Prascovie Fédorovna, en entrant, était contente