Page:Tolstoï - Anna Karénine, 1910, tome 1.djvu/490

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serait nuire à leur prospérité, que, si quelque fait regrettable y pouvait être constaté, on devait s’en prendre uniquement à la négligence avec laquelle le ministère d’Alexis Alexandrovitch faisait observer les lois. Pour se venger, celui-ci comptait exiger : 1o la formation d’une commission à laquelle serait confié le soin d’étudier sur place la situation des populations étrangères ; 2o dans le cas où cette situation serait telle que les données officielles la représentaient, d’instituer une nouvelle commission scientifique pour rechercher les causes de ce triste état de choses au point de vue : (a) politique ; (b) administratif ; (c) économique ; (d) ethnographique ; (e) matériel ; (f) religieux ; 3o que le ministère fût requis de fournir des renseignements sur les mesures prises pendant les dernières années pour éviter les conditions déplorables imposées aux étrangers, et de donner des éclaircissements sur le fait d’avoir agi en contradiction absolue avec la loi organique et fondamentale, 2, page 18, avec remarque à l’article 36, ainsi que le prouvait un acte du comité sous les numéros 17015 et 18398, du 5 décembre 1863 et du 7 juin 1864.

Le visage d’Alexis Alexandrovitch se colora d’une vive rougeur en écrivant rapidement quelques notes pour son usage particulier. Après avoir couvert toute une page de son écriture, il sonna et fit porter un mot au chef de la chancellerie, pour lui demander quelques renseignements qui lui manquaient. Puis il se leva et se reprit à marcher dans son cabinet, levant