Page:Tolstoï - Carnet du Soldat, trad. Bienstock.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CARNET DU SOLDAT



I

LE « MANUEL » DU SOLDAT


Ne les craignez donc point ; car il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni rien de secret qui ne doive être connu.

Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le dans la lumière ; et ce que vous entendez qu’on vous dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits des maisons.

Et ne craignez point ceux qui suppriment la vie du corps, et qui ne peuvent faire mourir l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut perdre l’âme et le corps dans la géhenne.

Matthieu, X, — 26, 27, 28.
Mais Pierre et les autres répondirent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. »
Actes, V, — 19.


Tu es soldat, on t’a appris à tirer, à te servir de la baïonnette, à marcher, on t’a appris la gymnastique et la « littérature[1] », on t’a conduit aux exercices et aux revues, peut-être même as-tu été à la guerre, as-tu combattu les Turcs et les Chinois,

  1. Littérature signifie, en ce cas, l’enseignement aux soldats par les officiers et l’obligation pour ceux-là de retenir les prénoms et nom de l’Empereur, les prénoms et noms de tous les membres de la famille impériale ainsi que leurs titres.