Page:Tolstoï - Dernières Paroles.djvu/17

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munication de Tolstoï, écrivit à M. Pobiedonostzev une lettre retentissante. M. Diedrichs, quand il vivait à Christchurch, s’était chargé du jardinage, car personne n’est inactif dans la colonie tolstoïenne de Christchurch ; M. Diedrichs a quitté Christchurch il y a environ trois ans pour aller visiter au Canada les Doukhobors. Il avait vu au Caucase, — où il était capitaine dans le régiment des Cosaques, — les doux et pacifiques sectaires et, n’ayant pu retenir son indignation devant les violences dont ils étaient victimes, il avait été expulsé du Caucase, après quoi, il donnait sa démission.

La petite colonie tolstoïenne, d’une quinzaine de personnes, habite l’hospitalière Tuckton-House, située un peu à l’écart, sur la grande route, entre la vieille ville anglaise de Christchurch et la plage mondaine de Bornemouth. On y mène la vie la plus simple et la plus fraternelle. Chacun participe à l’œuvre commune dans la mesure de ses moyens ; les uns s’occupent de la typographie, les autres du jardin, le fils de M. Tchertkov, un jeune garçon de quatorze ans, a soin de la basse-cour, d’autres s’occupent du ménage. L’heure des repas réunit tout le personnel, sans distinction de maîtres ou de serviteurs, autour de la table de la cui-