Page:Tolstoï - Dernières Paroles.djvu/310

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gent avec leurs propres souffrances ! » Et Dieu abandonna les hommes.

Restés seuls, les hommes vécurent longtemps sans comprendre ce qu’il leur fallait pour être heureux. Et seulement les tout derniers temps, quelques-uns d’entre eux commencèrent à comprendre que le travail ne doit pas être un épouvantail pour les uns et une chose forcée pour les autres, mais qu’il doit être l’œuvre commune, agréable qui unit tous les hommes. Ils commencèrent à comprendre qu’en vue de la mort, qui à chaque heure menace chacun, le seul acte raisonnable de chaque homme consiste à passer en accord et avec amour les années, les mois, les heures ou les minutes réservés à chacun. Ils commencèrent à comprendre que les maladies, non seulement ne doivent pas être une cause de division entre les hommes, mais qu’elles doivent être, au contraire, une cause d’union et d’amour entre eux.


Iasnaïa Poliana, août 1903.