Page:Tolstoï - Dernières Paroles.djvu/42

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Les habitants de cette singulière planète ont été élevés dans l’idée qu’il y a des nations, des frontières, des drapeaux, ils ont un si faible sentiment de l’humanité que ce sentiment s’efface entièrement dans chaque peuple devant celui de la patrie.

Il est bien vrai que si les esprits qui pensent voulaient s’entendre, cette situation changerait, car individuellement nul ne désire la guerre… et puis il y a des engrenages politiques qui font vivre toute une légion de parasites. (Flammarion. Les terres du ciel, p. 314.)


Quand on étudie à fond et non Pas seulement à leur surface les diverses carrières dans lesquelles se déploie l’activité humaine, on ne peut se défendre de cette triste réflexion : Que de vies s’usent à perpétuer sur la terre l’empire du mal, au lieu de travailler à y faire régner celui du bien, et dans quelles plus vastes proportions que toute autre institution celle des armées permanentes ne contribue-t-elle pas à ce désordre !

L’étonnement et le sentiment de la tristesse vont croissant quand on considère que rien de tout cela n’est nécessaire, et que le mal accepté si bénignement par l’immense majorité des hommes leur vient uniquement de leur sottise, se laissant exploiter par un nombre, relativement très petit, d’hommes habilement pervers. (Patrice Lavigne. De la guerre et des armées permanentes, chez Calmann-Lévy, p. 297.)


Demandez à un soldat, à un caporal, à un sous-officier qui a abandonné ses vieux parents, sa femme, ses enfants, pourquoi il se prépare à tuer des hommes qu’il ne connaît pas ; d’abord,