Page:Tolstoï - L’Esprit chrétien et le patriotisme.djvu/82

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un plat d’ortolans à la Soubise et de lagopèdes glacés, et dit, tenant à la main un verre de champagne Grand Moët, que tous les cœurs russes battent à l’unisson avec le sien, rempli d’un amour subit et exclusif pour la belle France ; — alors, nous qui voyons clair, nous considérons comme un devoir sacré de protester énergiquement là contre, en notre nom et au nom de dizaines de millions de Russes ; de déclarer que nos cœurs ne battent pas à l’unisson avec ceux de Messieurs les journalistes, les ministres de l’instruction publique, les chefs d’escadre, les Protopresbyters et les ambassadeurs, et d’affirmer, tout au contraire, que nos cœurs se remplissent d’indignation et de répulsion devant le mensonge funeste et le mal