Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/128

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amour ; vous serez donc ses fils égaux et, comme Lui, vous leur ferez à tous le bien ».

Que peut-il être de plus précis, de plus simple et de plus net ? Et si on considère dans quel but ces paroles ont été dites et qui les a prononcées, leur sens devient indiscutable.

Quelle est l’intention de ce discours ?

Jésus enseigne aux hommes le bien véritable ; il ne saurait donc passer sous silence la question de la haine entre les peuples et celle de la guerre qui constitue, jadis comme aujourd’hui, le plus grand des maux.

Sommes-nous donc seuls si profonds, tandis que lui n’a pas vu cette source inépuisable du mal, n’a rien dit des collectivités nombreuses ni des guerres entre elles et s’est occupé seulement de la communion par le pain et le vin ? Celui qui a dit qu’il ne révélait pas le bien aux seuls Juifs, celui qui ne reconnaît ni mère, ni frère, ni famille, ni ancienne foi, celui qui parle à des vagabonds comme lui, peut-il reconnaître l’État, peut-il passer sous silence les rapports entre les peuples, et dire qu’ils sont excellents, de