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CONCLUSION

croyance, et de l’autre son principal obstacle. On peut admettre qu’au début du christianisme ces légendes pouvaient aider à la propagation de la doctrine. Les miracles pouvaient attester, sinon la véracité de la doctrine, du moins son importance. Les événements extraordinaires attiraient l’attention, servaient pour ainsi dire de réclame. Ainsi, une fois l’attention attirée, on cherche à pénétrer la doctrine, et sa vérité apparaît.

Mais ce mensonge ne pouvait être utile au début qu’en raison de ce qu’il amenait à la vérité. Peut-être sans le mensonge la doctrine se serait répandue plus vite ; mais il est inutile de se lancer dans ces conjectures…

Aujourd’hui la doctrine étant répandue partout, la croyance dans les miracles est devenue inutile, voire nuisible. Le fait même de son extension est la meilleure preuve de sa vérité. Elle a traversé intacte des siècles, tous sont d’accord sur son importance ; les démonstrations extérieures, miraculeuses, de sa vérité ne sont donc aujourd’hui que des obstacles à sa véritable compréhension.