Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/204

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l’invisible, puisque cette certitude, comme il est dit du reste dans des explications ultérieures, repose sur la confiance en le témoignage de la vérité ; or, la confiance et la foi sont deux notions différentes. La foi n’est ni l’expérience, ni la confiance, mais un état d’âme particulier. Elle réside en ce que l’homme a conscience de sa situation dans le monde, ce qui l’oblige a agir d’une certaine façon.

L’homme agit d’après sa foi, non pas en raison de ce qu’il croit à l’invisible comme en une chose visible, non pas parce qu’il espère obtenir ce qu’il attend, comme l’affirme le catéchisme, mais uniquement parce qu’ayant défini sa situation dans le monde, il s’est comporté naturellement, suivant les règles commandées par cette situation. Un laboureur travaille la terre, un navigateur navigue, non pas comme prétend le catéchisme, parce que l’un et l’autre croient à l’invisible, ou espèrent recevoir une récompense pour leurs actes (cet espoir existe, sans être cependant le mobile des actes), mais parce qu’ils considèrent leur