Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/234

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devons-nous nous conduire ? Il y a eu chez les peuples chrétiens des philosophes qui, bien qu’avec des digressions inutiles, répondaient à cette question ; tels, par exemple, Spinoza, Kant, dans sa « Critique de la raison pure », Schopenhauer, et surtout Rousseau. Mais ces derniers temps, depuis Hegel, qui a reconnu comme rationnel tout ce qui existe, la question : « Qu’elle doit être notre conduite ? » est reléguée au second plan, et la philosophie s’adonne seulement à l’étude de ce qui existe et à son explication suivant une théorie forgée d’avance. C’est le premier degré descendant.

Le deuxième degré, qui fait descendre plus bas encore la pensée humaine, est dans la reconnaissance pour loi fondamentale de la lutte pour l’existence, pour cette raison qu’on peut observer cette lutte chez les animaux et les plantes. D’après cette théorie, la disparition des plus faibles est une loi à laquelle on ne doit pas s’opposer.

Enfin, on franchit le troisième degré, où nous voyons l’extravagance puérile du détraqué Nietzsche, dont les pensées sans lien,