Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/253

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qu’ont surgi cette longue série consécutive de miracles et de faits surnaturels considérés comme l’attribut indispensable de toute religion. Affirmer que l’insanité et le surnaturel sont le propre de la religion, c’est dire que la pourriture de pommes dont on observe la nocivité sur l’estomac est la qualité essentielle de la pomme.

J’ai dit et je répète que la religion est simplement la définition de l’attitude que doit garder l’homme envers les principes du grand Tout, ce qui permet à l’homme d’y conformer sa conduite. Et les principes fondamentaux sont les mêmes dans toutes les confessions. Cette religion commune définit le rapport de l’homme envers Dieu comme une parcelle envers son tout. De ce rapport découle la mission de l’homme qui est dans l’accroissement en lui de sa nature divine. Cette mission lui permet d’en déduire sa conduite pratique : faire aux autres ce que tu veux qu’on te fasse.

Souvent les hommes doutent — j’en ai douté moi-même pendant un temps — de ce qu’une règle aussi abstraite puisse être