Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/254

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obligatoire et directrice dans nos actes, autant que celles, plus concrètes, qui commandent le jeûne, les prières, la confession, et ainsi de suite. Mais ce doute se dissipe aussitôt, lorsqu’on observe l’état d’âme d’un paysan russe, par exemple, qui consentira plutôt à mourir que de recracher une hostie, tandis qu’il est tout prêt, sur un ordre de ses supérieurs, à tuer ses frères.

Dès lors, pourquoi les règles qui découlent de celles de l’amour du prochain, telles que : ne pas tuer ses frères, ne pas injurier, ne pas commettre l’adultère, ne pas se venger, ne pas profiter des besoins d’autrui pour satisfaire ses caprices, pourquoi ces règles ne pourraient-elles pas être suggérées avec la même puissance et devenir aussi obligatoires, aussi intangibles que la croyance en l’efficacité de la confession, des images saintes, etc., croyance qui est fondée plutôt sur la confiance que sur la conviction nette et consciente ?