Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/82

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Elle a fait plus : comme si elle avait en vue de corriger les erreurs inévitables qu’elle commettait en traçant la ligne de démarcation, elle adopta également certaines traditions transmises par les livres apocryphes.

Ainsi, tout ce que l’on a pu faire a été bien fait. Mais en procédant a cette séparation, l’Église a commis la faute de vouloir renier avec plus de force ce qu’elle a rejeté, et donner plus de poids à ce qu’elle a adopté en marquant ceci du sceau de l’infaillibilité. Donc tout procède du Saint-Esprit et toute parole y est sacrée. Par là même, elle a rendu tout suspect. En adoptant dans cette gamme de traditions le blanc, le clair, le gris, c’est-à-dire la doctrine plus ou moins pure, et en attribuant à tout le caractère d’infaillibilité, elle s’est dépouillée elle-même du droit de collationner, d’exclure, de commenter ce qu’elle avait adopté, ce qui est pourtant le devoir qu’elle n’a pas rempli et ne remplit pas.

Tout est sacré : et les miracles, et les Actes des apôtres, et les préceptes de Paul sur le vice, et les divagations de l’Apocalypse, et