Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Halpérine.djvu/191

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voulais lui jeter une insulte à la face, le chasser ; mais je ne fis rien. Au contraire, je m’estimais coupable de les avoir dérangés. J’eus l’air de tout approuver, et le sentiment qui me dominait me porta à être aimable au possible avec lui, malgré le martyre que me causait sa présence. Je répondis que je m’en rapportais à son goût et que ma femme, si elle voulait suivre mon conseil, agirait de même.

Il resta juste autant qu’il était nécessaire pour effacer la mauvaise impression produite par ma brusque entrée et ma figure épouvantée. Puis il s’en alla, paraissant satisfait des décisions prises pour le lendemain. J’avais la conviction, quant à moi, que cette question de musique était de beaucoup subordonnée à leur autre préoccupation.

Je l’accompagnai jusqu’au vestibule avec la plus grande courtoisie, — comment ne