Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Halpérine.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

deux mois, voulant se séparer, cette contrainte les en empêche, les voilà plongés dans cet enfer où prennent naissance l’ivrognerie, le meurtre, l’assassinat, l’empoisonnement et le suicide.

Tous se taisaient, comme gênés.

— Oui, il est dans le mariage de mauvaises périodes. Prenez l’affaire Pozdnychev, par exemple, dit l’avocat, voulant entraîner la discussion hors de ce terrain inconvenant et brutal. Vous avez lu comment il a tué sa femme par jalousie ?

La dame dit qu’elle ne connaissait pas cette histoire.

Le monsieur nerveux se tut, ses traits s’altérèrent, puis tout à coup :

— Je vois que vous m’avez reconnu.

— Je n’ai pas eu ce plaisir.

— Ce n’est pas un bien grand plaisir : Je suis Pozdnychev.