Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/22

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prendre tout ce qu’il m’en faut ? On ne peut toujours s’adresser au barine. Si on nous laissait, nous autres, vous demander tout ce dont nous avons besoin, quels paysans serions-nous donc ?… Mais si votre bienveillance me permettait de prendre les pièces de chêne qui sont sans emploi dans l’aire, ajouta Tchouricenok en saluant et en piétinant sur place avec un balancement de tout le corps, — peut-être, alors, qu’en changeant une poutre, et réparant une autre, je réussirais à raccommoder cette vieille charpente.

— Comment cela ! Mais tu me dis toi-même que tout est pourri. Aujourd’hui, un côté s’est affaissé, demain ce sera un autre, après-demain un troisième ; donc, s’il y a quelque chose à faire, il faut refaire du neuf, afin de n’avoir pas toujours à recommencer. Dis-moi, qu’en penses-tu ? Tes hangars pourront-ils passer ainsi l’hiver sans s’écrouler ?