Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

désignant, avec le puni de son caftan, le cheval endormi, qui, au moment même, ouvrit les yeux et se tourna paresseusement vers son maître.

— Il ne semble pas vieux… C’est un cheval assez fort, remarqua Nekhlioudov. Amène-le et montre-moi ses dents. Je veux connaître son âge.

— Impossible de s’en emparer seul, X’ence. La bête est hargneuse, quoiqu’elle ne vaille pas un grosch. Elle se défend des dents et du poitrail, dit Youkhvanka en souriant d’un air joyeux et en laissant, de tous côtés, errer son regard.

— Quelle bêtise !… Amène-le, te dis-je.

Youkhvanka ne cessait de sourire et de piétiner. Le barine lui cria sévèrement : — Eh bien ! Il courut alors vers l’auvent, en rapporte un licou et se mit à poursuivre le cheval ; mais il ne réussissait qu’à l’effrayer,