Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/89

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non du ventre mais de tout le corps. Néanmoins, cette graisse était molle et maladive. Sen visage assez beau, éclairé par des yeux bleus, doux et calmes, sa barbe large, tout en lui contribuait à lui donner un air de mauvaise santé. Son visage n’était point hâlé par le soleil, ses joues n’étaient point roses comme celles des gens qui vivent au grand air, son teint était pâle ou plutôt jaunâtre avec une légère teinte bleue auteur des yeux. Ses mains étaient gonflées et livides comme celles des hydropiques. Il était encore somnolent et pouvait à peine ouvrir les yeux. À peine aussi réussissait-il à se tenir debout sans chanceler et sans bâiller.

— N’as-tu pas honte, commença Nekhlioudov, — de dormir au milieu du jour, quand tu as ta cour à reconstruire, quand tu manques de pain !

Davidka était revenu à lui et comprenait