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CATÉCHISME DE LA NON-RÉSISTANCE[1]

Demande. — D’où est pris le mot de non-résistance ?

Réponse. — De l’expression : Ne résiste pas au méchant. (Saint Mathieu, V, 39.)

D. — Qu’exprime ce mot ?

R. — Il exprime une haute vertu chrétienne enseignée par le Christ.

D. — Convient-il d’accepter le mot non-résistance dans son sens le plus large, c’est-à-dire qu’il signifie qu’il ne faut opposer aucune résistance au mal ?

R. — Non. Il doit être compris dans le sens précis du commandement du Christ, c’est-à-dire ne pas rendre le mal pour le mal. Il faut résister au mal par tous les moyens justes, mais non point par le mal.

D. — Par quoi voit-on que le Christ a ordonné la non-résistance dans ce sens ?

R. — Par les paroles qu’il a prononcées à ce propos : « Vous avez entendu ce qui a été dit aux anciens : Œil pour œil, dent pour dent ; et moi je vous dis : Ne résiste pas au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi la gauche, et si quelqu’un veut te faire un procès et te prendre ton manteau, donne-lui encore ta robe. »

D. — De quoi parle-t-il en disant : « Vous avez entendu ce qui a été dit ? »

R. — Des patriarches et des prophètes et de ce qu’ils ont dit, qui est contenu dans l’Ancien Testament, que les Israëlites appellent généralement la Loi et les Prophètes.

  1. La traduction est faite librement avec certaines omissions. (Note de l’auteur.)