Page:Tolstoï - Ma religion.djvu/165

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nité la plus grande somme de biens que je puisse concevoir.

Aurai-je plus de difficultés à endurer, mourrai-je plus tôt en suivant la doctrine de Jésus ? — Cela ne m’effraye pas. Cela peut paraître effrayant à quiconque ne voit pas le néant et l’absurdité de sa vie personnelle isolée, et qui croit qu’il ne mourra pas. Mais je sais que ma vie, au point de vue de mon bonheur individuel, pris séparément, est le plus grand non-sens, et que cette existence stupide finira par ma mort tout aussi stupide. C’est pourquoi je ne puis rien craindre. Je mourrai comme tout le monde, tout comme ceux qui n’observent point la doctrine de Jésus ; mais ma vie et ma mort auront un sens pour moi et pour tous. Ma vie et ma mort auront servi au salut et à la vie de tous, et c’est précisément ce qu’enseignait Jésus.