Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/259

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Et Ignat se mit à courir dans la direction désignée.

— Il faut regarder, chercher, et l’on trouve. Car autrement pourquoi aller à l’aveuglette ? me disait le conseilleur. Vois-tu comme il a échauffé les chevaux.

Pendant tout le temps que dura l’absence d’Ignat, — et ce temps fut si long qu’un moment je le crus égaré, — le conseilleur m’apprenait avec assurance, et d’un ton calme, comment il faut agir pendant une tourmente, que le mieux serait de dételer le cheval, et de le laisser aller, et que, par Dieu, il mènerait droit au but. Ou bien il me racontait comment on peut aussi s’orienter d’après les étoiles, et comment, si c’était lui qui se fût trouvé en tête, nous serions arrivés depuis longtemps.

— Eh bien ! qu’y a-t-il ? demanda-t-il à Ignat qui arrivait, fendant péniblement la neige dans