Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/265

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chaud et nous nous trouvons bien. On a soif seulement. Je prends mon nécessaire, je distribue à tout le monde du rhum et du sucre, et je bois moi-même avec grand plaisir. Le conteur dit une histoire d’arc-en-ciel sous notre plafond de neige.

— Et maintenant faisons-nous chacun une chambre dans la neige et dormons ! dis-je.

La neige est molle et chaude comme de la fourrure. Je me fais une chambre et je veux y pénétrer ; mais Fédor Philippitch, qui a vu de l’argent dans mon nécessaire, me dit : « Arrête ! Donne l’argent ! Il faut mourir en tous cas. » Et il me saisit par le pied. Je donne l’argent, et demande seulement qu’on me laisse tranquille. Mais eux ne croient pas que ce soit là tout mon argent : ils veulent me tuer. Je saisis la main du petit vieux et, avec une volupté indéfinissable, je me mets à la baiser. La main