Page:Tolstoï - Qu’est-ce que la religion.djvu/66

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présentent pas d’importance particulière et qu’il n’y a pas lieu de lutter contre elles, comme l’ont fait autrefois Hume, Voltaire, Rousseau et les autres.

La science, ces connaissances éparses, qu’ils répandent dans le peuple, selon eux, atteindra elle-même ce but, c’est-à-dire que l’homme, quand il saura combien de millions de kilomètres il y a entre la terre et le soleil, et quels métaux se trouvent sur le soleil et sur les astres, cessera de croire aux dogmes de l’Église.

Dans cette affirmation ou supposition, franche ou non, il y a une grande erreur ou une effroyable astuce. Depuis la plus tendre enfance, l’âge le plus accessible à la suggestion, et où précisément le précepteur doit être le plus prudent dans ce qu’il enseigne à l’enfant, on lui suggère les dogmes ineptes, immoraux, incompatibles avec la raison et la science, de la religion soi-disant chrétienne. On apprend à l’enfant le dogme de la Trinité, que le bon sens ne peut concevoir ; on lui apprend la venue sur la terre pour la rédemption du genre humain d’un de ces trois Dieu, et son ascension au ciel. On lui apprend qu’il faut attendre la deuxième venue et qu’il sera puni des tourments éternels s’il ne croit pas en ces dogmes ; on lui apprend à prier Dieu pour la réalisation de ses besoins et de beaucoup d’autres choses. Et quand tous ces prin-