Page:Tolstoï - Qu’est-ce que la religion.djvu/78

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cela et appellent un tel ordre de choses : le bien-être, et cependant rien ne nuit davantage au vrai bien-être social. En réalité une organisation pareille non seulement n’est pas un bien-être, mais est l’établissement du mal.

Si les hommes de notre société, avec les restes des principes religieux, qui, quand même, vivent dans les masses, ne voyaient pas devant eux les crimes qui sont commis perpétuellement par les hommes qui ont pris sur eux l’obligation de garder l’ordre et la morale de la vie des hommes, — les guerres, les supplices, les prisons, les impôts sur la vente de l’alcool et de l’opium, — ils ne penseraient jamais à faire 1% de ces actes mauvais, de ces tromperies, de ces violences, de ces meurtres qu’ils accomplissent maintenant en pleine conviction que ces œuvres sont bonnes et propres aux hommes.

La loi de la vie humaine est telle que son amélioration aussi bien pour l’individu que pour la société n’est possible que par le perfectionnement intérieur moral. Et tous les efforts des hommes pour améliorer leur vie par les influences extérieures, exercés l’un sur l’autre, par la violence, ne seront que la propagande la plus efficace et l’exemple du mal, et par suite, non seulement, n’amélioreront pas la vie, mais au contraire augmen-