en s’asseyant sur le divan près de sa nièce. — Eh ! bien, et Verotchka ? Vous l’avez vue ? Comment supporte-t-elle sa situation ?
— Elle ne se plaint pas, — répondit Nekhludov.
— Ah ! je la reconnais bien là ! Quelle grande âme ! Tout pour les autres, rien pour elle !
— Le fait est qu’elle ne m’a rien demandé pour elle : elle ne s’est occupée que de votre nièce. Elle s’affligeait surtout, m’a-t-elle dit, de l’injustice monstrueuse de cette arrestation.
— Une injustice monstrueuse, en effet ! La malheureuse a souffert pour moi.
— Mais pas du tout, petite tante ! — s’écria Lydie. J’aurais pris ces papiers sans vous !
— Permets-moi de savoir mieux que toi ce qui en est ! — poursuivit la tante. — Voyez-vous, — dit-elle à Nekhludov, — tout cela est venu de ce qu’une certaine personne m’a priée de prendre en dépôt ses papiers, et de ce que moi, n’ayant pas de logement à moi, je les ai laissés à ma nièce. Et voilà que, cette même nuit, la police est venue ici, a pris les papiers, l’a prise aussi ; et on l’a gardée jusqu’à maintenant, parce qu’elle ne voulait pas dire de qui elle tenait ces papiers.
— Et je ne l’ai pas dit ! — déclara vivement Lydie, portant la main sur une boucle de ses cheveux, qui, pourtant, ne s’était pas dérangée.
— Mais je ne dis pas que tu l’aies dit ! — fit la tante.
— Si on a pris Mitine, ce n’est pas à cause de moi ! — reprit Lydie en rougissant et en promenant autour d’elle un regard inquiet.
— Mais tu n’as pas besoin de nous dire cela, Lydotchka ! — dit la mère.
— Et pourquoi ? Je veux en parler, au contraire ! — déclara Lydie. Elle ne souriait plus. Elle était toute rouge et enroulait ses cheveux autour de son doigt, tout en continuant à lancer de divers côtés des coups d’œil inquiets.
— Je ne l’ai pas dit ! — reprit-elle, — je me suis bornée à me taire. Quand ils m’ont interrogée sur ma