Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/13

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II


En s’approchant, il vit un tout jeune homme, dont le corps, sain et robuste, ne portait aucune trace de violence ; seulement le malheureux était transi et paraissait angoissé : il s’était rapproché du mur de l’église et s’y tenait appuyé, sans regarder Sema, comme à bout de forces, ne pouvant même lever les yeux.

Sema s’approcha plus près de lui ; alors l’inconnu se réveilla comme d’un rêve ; il leva la tête, ouvrit les yeux, et regarda Sema d’un regard qui alla droit au fond de son cœur.

Le savetier jeta ses chaussures, détacha sa ceinture de cuir, qui alla rejoindre ses bottes, puis il ôta son kaftan en disant :

— Suffit… je vois ce qu’il en est. Tiens, veux-tu essayer ceci ? Mais, d’abord, redresse-toi un peu.